L'essor des songes
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 Les égarés - Math, mon texte préféré et de loin.

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Le mechant

Le mechant


Messages : 241
Date d'inscription : 21/11/2010
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Les égarés - Math, mon texte préféré et de loin. Empty
MessageSujet: Les égarés - Math, mon texte préféré et de loin.   Les égarés - Math, mon texte préféré et de loin. EmptyLun 16 Mai - 15:05

Il marchait avec moi depuis trois ans déjà, depuis que notre pays avait été massacré, nous devions fuir les autorités, quelques gens acceptaient de nous loger et de nous nourrir pour quelques temps, mais très vite, il fallait repartir. Une petite fumée était apparue au loin, où était-ce de la poussière? Qu'importe! Mon ami n'avait pas encore fini sa tartine de fromage et moi je me délectais d'un café bien chaud. Gauche, droite, rien. J'allais remercier ses braves paysans et partir, mais...
La voiture approchait, c'était donc bien de la poussière, une voiture bleue marine, elle roulait lentement dans le chemin sablonneux. C'était la police, il fallait partir immédiatement. Je retournais sur le banc vers mon camarade, et lui expliquait brièvement que sa tartine attendrait. Il était d'accord et la mit dans une grande poche de sa veste, je fis de même avec le café, puis nous prîmes les jambes à notre cou ; et ensuite, nous partîmes en courant. Il trébucha, sa jambe en haut à droite prenait un angle peu rassurant, elle était cassée ! Lui expliquant qu'il n'en avait pas besoin, nous étions reparti, avec un peu moins de zèle sans doute. Je sautais la barrière avec succès, il fit de même. Je m'arrêtais pour regarder une dernière fois la voiture, elle était devant nous, elle avait beaucoup progressé, il fallait aller encore plus vite! Si les policiers nous trouvaient, on était mort. Je sautais la barrière, il se prit un pied dans un fil de fer barbelé, retomba tête première et racla le sol avec sa bouche. Sa main droite était coincée sur sa main gauche, j’eus toutes les peines du monde pour éviter l'inverse. Mais j'y parvins en détournant la tête, malheureusement je la tournais du coup vers la police, toujours plus proche.
Vite! Mon ami n'était pas un boulet, il était quelque chose de plus, un éponyme qui courait, je veux dire que le boulet est désigné par mon ami, non l'inverse, d'ailleurs il me le désignait en se relevant avec peine. Durant ce temps il s'était presque relevé. La police avançait toujours ! Je le pris par la main, à l'épaule, et l'entrainait dans un champs, le même que celui qui était avant la barrière, sauf que celui-ci n'avait pas la barrière devant lui. C'était un champs fleuri, dont la légère pente exhumait de très vieux pourtours aux épines d'aciers rouillées ; la végétation était inexistante, mais très prolifique, seules ces échardes d'acier immuables clôturaient cette bande désertique trop plate. Après de longues foulée épuisantes, je tournais la tête, et je vis que, devant moi, la police fonçait droit sur nous. Mince! Ils étaient vraiment trop rapide! Il nous fallait au moins franchir cette foutu barrière, on ne sentait plus nos jambes ; enfin, sa jambe cassée, il devait la sentir. Mais nous courrions tellement vite et étions déjà au bout du champs ; une barrière -je la sautais, lui aussi. Je me retournais pour voir si la police nous suivait, elle était toujours devant nous !
-Laisse moi là, je te ralentis! Me dis mon compagnon, bien évidement je refusais. Je le pris sur mes épaules et courus de plus belle, je ralentis un peu car il n'arrivait pas à me suivre. Nous courrions cette fois-ci sur un champs, c'était plus facile, et pourtant la police était là, devant nous, lançant des nuages de poussière, les sirènes hurlaient dans la poussière. Je regrettait d'avoir laissé mon camarade, mais ce n'était plus le moment de revenir le chercher, avec un peu de chance, la police ne l'avait pas vu. Non ! Encore une barrière, je dus descendre mon ami de mes épaules pour la franchir, il la franchit aussi. Nous étions repartit!



D'un coup, ce fut le brouhaha, les sirènes se mêlèrent aux hurlements de mon ami, me rappelant tristement que l'urgence nous fait abandonner ce qu'il y a de plus cher pour nous ; à savoir, rien. Je commençais à sentir monter quelques regrets et les rabaissais aussitôt, de toutes façons je n'aurais pas pus porter mon ami jusque là, et nous aurions été pris à cette heure. Il fallait fuir ! D'un bond, je franchis la barrière. Me retournant l'espace d'un instant, je me retournais pour voir si mon ami me suivait, il était toujours là, solidement agrippé au sommet de mon crâne, je le tenais bien. Et pour une fois, lui aussi, se tenait bien ! Mais je m'étais retourné trop longtemps en me retournant, et j'avais déjà franchis l'espace d'un instant, j'entamais de traverser le second espace, mais la police hurlante était avec moi. -Que dis-je ? Contre moi ! le seul espace qui nous distinguait était un instant ; sans ça, elle se frotterai. M'intimidant l'ordre de m'arrêter immédiatement, je ne pus rien faire contre cette voix métaliénante, je me suis donc arrêté et me suis laissé prendre ; on me passa les menottes autour du coup et ruèrent de mon coups mon ami, la tristesse s’abattit sur nous, j'aurais aimé faire de même sur la police, comme une ultime résistance. Au lieux de ça, les sirènes nous narguaient cruellement, en hurlant dans la poussière...
À peine plus tard elle était sur le second instant, comme moi, mais j'avais pris de l'avance durant l'arrestation et l'avais pas mal distancée, elle m'intimédiatement de m'arrêter à nouveau, on ne pouvait rien faire contre cette voix métaliturge, alors je m'arrêtais aussi tôt pour repartir aussi sec sous les sirènes abasourdissantes. Je gagnais du temps, car la police en perdait en s'arrêtant médiatement, et en repartant encore plus -elle non plus ne pouvait rien contre sa voix aliéniturge. Ce temps, je ne l'avais pas volé, c'était mon ami qui s'était penché pour le rattraper, il n'y avait qu'un sage pour se pencher aussi bien sur le temps, si bien que j'étais enivré à l'idée de fuir la tyrannie aux cotés d'un sage et non plus d'un boulet. Mais la police ne manquait pas de temps, elle avait si bien rattrapé le temps perdu, il y à peu de temps, qu'elle s’enorgueillissait d'une telle arrestation. Elle en perdait si peu qu'elle filait déjà droit devant nous, dans peu de temps nous serons synchro et il en sera fait de nous. Et c'est non sans peine ni mon ami que je franchis la barrière, pour me retrouver cette fois-ci, dans un champs. Je risquais un retournement de peur, que nos poursuivant ne nous devance pas de trop, le nuage fumant de poussière allait nous avoir, et devant nous la police était presque à temps, quoi que l'on fasse, on était cuit !



Vous savez, lorsque la fatalité est sur vous et que tout vous apparaît comme vain, rien ne peut plus nous sauver, et personne d'autre non plus. On est alors comme un crabe dans un marmite d'eau bouillante : on tente désespérément de sortir de l'énorme chaudron, les parois sont lisses et on se fait cuisiner sévère. Enfin, quoi qu'il en soit, je n'avais même pas de pinces, et je n'avais pas de fatalité sur moi, seulement mon amiboulet, qui ne ressemblait pourtant pas à un crabe, malgré ses jambes. Pourtant je ne savais vraiment plus quoi faire, il faisait une chaleur torride ici, et Gretel – le sage – suffoquait en implorant une action héroïque de ma part, mais ma part avait toutes les peines du monde pour trouver des prises valables, même sans les peines du monde en conseil, l'escalade était dure ; heureusement qu'elles s'en occupaient, car moi, j'en aurais été incapable, rien que le poivre me faisait éternuer. J'étais presque en haut, j'avais escaladé la marmite de part en part, car elles tombaient régulièrement, se sacrifiant pour nous, et les funestes claquements de pinces me persuadaient de ne pas faillir, encore un effort ! une fois l'effort franchit nous étions en haut, je lançais mon ami et franchis la barrière, la police n'allait pas tarder à faire de même. J'aurais peut être dû aider ses pauvres crabes...

Je ne pouvais pas les aider, ni les peines, ni les parts, ni non plus les crabes, je le savais bien, mais sur le moment ça me faisait mal de les laisser se faire cuisiner. Je sortais donc du moment ; m'extirpant de l'actualité, j'avais préparé un saut particulièrement efficace pour sortir du moment, mais je ne pourrais dire si je l'ai réussi ou no ; car à ce moment, je frémis à l'idée de ce que cela pouvait signifier. Et en plein dans ce frémissaut, la police nous chargea, et il fallait agir ! Je l'esquivais comme un toréador, je savais faire ça, un paquet de toréador m’avaient chargé, il y a peu. Puis, mon bras droit à ma gauche, nous filâmes par delà les champs et les barrières ; c'était pour nous un bol d'air frais, mais pour la police, on ne savait pas trop, car même là, elle écumait de la poussière pour les sirènes hurlantes. Il falait renverser la situation ! Faire quelque chose, n'importe quoi ! c'est ce que nous fîmes, mais ça ne renversa pas la situation, cependant les choses avaient changées. On ne pouvait pas dire si on hallucinait ou si la réalité avait changé, alors mon ami m'hurla “à l'oreille !” Je tendis l'oreille et il la pris, me disant que la réalluciné avait changé, je m'en été aperçu. On perdait le sens des réalités, et pour trouver notre route, c'était de pire en pire avec la neige. Pourtant, la réalité, ça nous connaissait, on l'avait déjà prise dans tout les sens ; mais jamais en perdant ces foutus sens. La police ne s'ensouciait guère, et, en réalité, elle nous devançait sur ce point. C'est la que la situation se renversa, la police était du coup sous le point et on perdait la réalité des sens. un point c'est tout !

La fuite n'était plus une question de distance, presbyte ou pas, sur ce point, difficile de savoir où est quoi ; et où est-on, nous ? C'est pourtant ainsi que je fus appelé Bhagavat, ou Jina, ou encore samyaksambuddhā ; car j'ai vu l'espace d'un instant le monde entier sans ne rien exclure. Quel dommage que je fus presbyte ! car éveillé que j'étais, je pourrais tout dire sur ce point, seulement mon enseignement serait si flou que je ne vais pas en faire un sacerdoce ! Et puis la police était là dans cette minuscule tâche noir, noyée dans l’immensité des êtres et il me fallait savoir. J'écoutais patiemment, tout vient à point à qui sait écouter. En venir, j'y étais arrivé, mais en sortir... c'était s'extraire de l'existence même ! Je commençais par ne plus manger, et méditer avec austérité, puis une jeune fille du village m'apporta un bol de riz que je ne pus refuser ; c'est alors que j’enseignai la Madina Maka, la voie du milieu. Ainsi, auprès d'un arbre, jurant de ne plus bouger tant que je n'aurais pas atteint la Vérité, je restais là ; méditant comme le firent avant moi tant de Bodhisattva. Mais je ne fus pas celui sur la voie de l'éveil, je fus Bodhi : l'éveillé ; celui qui, d'une attention particulière portée à la nature de l'esprit humain, est parvenu à la compréhension totale de la nature, des causes de la souffrance humaine et des étapes nécessaires à son élimination. Je pus finalement me lever de devant cet arbre, et arrêter de craindre que la police ne vienne me chercher alors que j'étais planté devant l'arbre. Et enfin, englobant ce point qui était tout, je pus retourner aux moindres détails ; j'avais assez attendu, et la tartine de mon ami aussi. Après des années d'assise et d'ascèse assise, je pus enfin ; moi, Siddhārtha Gautama, faire ce que nul ne fit avant moi : franchir la barrière.
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