L'essor des songes
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 Sans papiers - Math

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Le mechant

Le mechant


Messages : 241
Date d'inscription : 21/11/2010
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MessageSujet: Sans papiers - Math   Sans papiers - Math EmptyLun 16 Mai - 15:05

En effet, je commençais à être épuisée, épuisée comme jamais. Une identité est une chose étrange, il s'agit de changer ou de flétrir; si l'on change, c'est qu'on à au fond de nous le besoin de flétrir, si l'on flétrit, c'est qu'au fond, on veut changer. Là, je flétrissais; il me fallait faire quelque chose, mais je ne savais pas quoi, alors je suis allée me promener, instinctivement mes pas se sont dirigés là ou j'avais perdu mon portefeuille, il n'y avait pas grand chose dedans, mais il y avait mes papiers. Les rues de Paris sont bondées et mon regard ne lâchait pas le trottoir, j'espérais le trouver, bien que mes chances soient aussi grandes que de gagner au loto. Je savais bien que cette attitude était obsessionnelle, mais j'étais allée au bureau des objets perdus, et on m'y à jetée comme du poisson pourri. L'air parisien est toujours aussi grisant, on ne se rend compte de rien, sauf lorsque l'on entre dans Paris. C'est ici que tout se joue d'ailleurs, ceux qui sont rentrés une fois dans Paris savent si cet air gras et collant sera le leur ou non. C'est comme beaucoup de choses, le choix est déjà fait bien avant, et un air pareil, ça n'appelle pas à une deuxième réflexion. Dès la première inspiration, on sait si ici sera chez soi.
Un rectangle rouge et noir me sortit de mes rêveries, il ressemble tellement à mon portefeuille! Oui, c'est bien un portefeuille, et ça doit être le mien! Me jetant dessus, je défais la petite pression si connue; il n'y a évidement plus d'argent, mais... Mes papiers! Mon permis! Tout y est, même ma carte bleue. J'aurais bien pris quelqu'un dans mes bras, mais... nous sommes à Paris. Alors je garde ma joie, je la dissimule et ose un petit sourire en voyant ma photo sur la carte d'identité: Nom Ligier, Prénom(s) Camille, Sexe F Né(e) le : 16.12.1983, à Cérezin du Rhône (69) Taille 1,70 mètre etc...
C'est étrange une identité: on regarde sa photo et son descriptif, puis on se dit que c'est nous. Un reflet de soi-même, vaguement décrit pour qu'une reconnaissance soit possible. Pourtant derrière cela, il y a bien plus, il y a une vie toute entière, je me souviens par exemple que l'hiver dans lequel je suis née était très dure,je ne m'en souviens pas directement mais mes parents me l'avaient dit. Ils me manquent, ils ne sont pas morts mais ils habitent encore autour de Lyon. Moi, dès la première inspiration, j'ai sus que Paris serait ma ville, cet air gras... Une identité, c'est immense; par exemple, il y a marqué sur le papier que je suis une femme, mais la féminité n'est pas une donnée, c'est quelque chose qui se vit. Ce (F) est un véritable monde pour moi, ce n'est pas qu'une lettre mais quelque chose qui brûle dans mon ventre. Et Camille, un prénom que des milliers de personnes partagent, mais Camille n'est pas seulement un nom pour moi, je ne le partage avec personne, d'ailleurs lorsque je rencontre une autre Camille j'ai beaucoup de mal à ne pas la haïr comme on déteste une usurpatrice. L'identité... enfin, je l'ai retrouvé. Même si moi, je n'ai pas changé, je suis toujours moi, mais un moi sans papiers, c'est tout de même un moi qui n'est pas définit, et qu'est-ce qu'un moi pas définit? Rien! Au mieux un animal!
Avoir retrouvé mes papiers me fait un bien fou, si fou que je voulais quitter Paris et aller revoir mes parents, cette idée s'était imposée à moi, retourner vers la vallée du Rhône, vers mon enfance et mes parents -ceux qui m'ont fait, mes créateurs! Ma voiture n'était pas loin, et je l'avais rejoins très rapidement, seulement... Je n'avais plus mes clefs, elles étaient dans le portefeuille et on me les avait volées. Ce n'était pas si grave, durant ma jeunesse j'avais rencontré un type qui savait jouer de la serrure, et qui m'avait appris tout ça, il me disait tout le temps « Camille, lorsque tu sais ça, tu es au delà de la loi, tu es celui qui joue avec elle. » Ça me plaisait beaucoup, même si je n'étais pas une voleuse, je pouvais l'être. Et quoi de mieux que de voler sa propre voiture en plein Paris? si c'est fait incognito, ça veut dire que je pourrais voler une autre voiture que la mienne. Je ne sais pas pourquoi j'ai toujours gardé mon jeux de clefs en poche. Je m'appliquais déjà sur ma twingo et finis par avoir raison d'elle. Je démontais le Nieman et sortais les deux files de contact pour les faire se toucher, un homme dans la rue me lança: « Monsieur! vous êtes en train de voler une voiture ou quoi? » Il ne devait pas être d'ici, et pensait qu'il pouvait encore faire quoi que se soit hormis vivre dans son autisme Parisien. Je lui répondais donc que c'était la mienne, que j'avais perdu mon portefeuille, et qu'une fois retrouvé il n'avait plus de clef. Il était très suspicieux mais finit par me croire et me dire bonne chance. J'allumais enfin ma twingo.
S'engager sur la route n'était pas facile, j'étais coincée entre deux grosses voitures mal garées, et en plus je fulminais que l'on m'aie appelé Monsieur, je ne ressemblais pas beaucoup à un homme, mais il suffit d'être un peu grande avec les cheveux courts et c'est finit; le (F) disparaît au profit du (M)! Je ne me rappelais plus vraiment du trajet pour aller chez mes parents, mais bon... Lyon, c'est grand et ce n'est pas si dépaysant pour un parisien. Je pris l'autoroute, c'est long droit et ennuyant, mais plus rapide. En pensant ceci, je voyais la ressemblance extrême entre l'autoroute et la vie des gens, on devrait appeler la vie occidentale, une autovie... Et comme sur l'autovie, j'arrivais au péage, n'ayant plus de liquide j'allais sur une cabine automatique, ma carte bleue n'avait heureusement pas été volée, sinon j'étais bonne pour les flics: je n'avais pas pensé une seconde aux péages. J'introduis la carte, tape mon code, le rate une fois, je ne sais pas trop pourquoi on arrive à rater son code, mais on y arrive pourtant bien. Je le retape, le rate une deuxième fois; puis soudain je me souviens! J'avais changé de carte bleue, ce n'était plus l'ancienne, et je ne me rappelais plus de mon ancien code! J'avais beau me déchiré le crâne rien à faire, les klaxons étaient déjà tous en pleine furies. C'est dingue, je connaissais l'ancien numéro comme mon propre nom, il faisait parti de mon identité justement! Et je n'étais pas arrivé à la changer. C'était bien vrais, je flétrissais! Lorsqu'on flétrit c'est qu'on veut changer...
Les klaxons me rendaient folle, je ne me souviendrais jamais de mon numéro, je le sentais; il fallait que je retourne chez moi pour le trouver dans mes affaires, et là impossible. La peur me pris au ventre, ma carte grise était chez moi! Autrement dit, je ne pouvais pas prouver que cette voiture était à moi, et je venais de lui bidouiller le nieman! J'ouvris la portière et me mis à courir en direction des grillages qui délimitent le domaine de l'autoroute, je préférais sortir de l'autoroute et de l'autovie, plutôt qu'endurer une série de remontrances académiques insupportables! J'escaladais déjà les barrières et sautais de l'autre côté. La nationale était à coté, quelle chance j'avais! En courant je rejoins la bretelle de raccordement et fis du stop de la manière la plus imposante possible. On me pris, c'est toute la chance et la malchance d'être une femme, on se fait prendre en stop, mais parfois pas par galanterie. C'était un homme, un Parisien, ça se voyait au premier coup d'œil: le suicide contenue derrière une allure de supériorité. Il ne devait pas être très sensible à mes charmes puisqu'il me parlait presque comme on parle à un homme, au moins j'étais certaine qu'il ne me violerait pas! « Paris? » me demanda t-il, « Paris !» Après un long, long, long moment de silence j'aspirais la première bouffée d'air parisien. Ah! Paris! Il me laissa assez proche de chez moi, je marchais tranquillement dans cette direction. Même si ma voiture était perdue au milieu de nul part, j'étais tranquille, j'avais mes papiers d'identité et j'allais retrouver mon code de carte bleue. J'ouvris la porte de pallier et montais au 5ième à toute allure -j'entrais. Merveille des merveilles, mon chez moi: les boites de pizza, la télé, le canapé, le grand lit au fond de la pièce! On sonnait à l'interphone, je n'attendais personne, mais personne! « On à perdu ses clefs? » Lançais-je sous le ton de l'humour.
-Monsieur Dopel? Ce nom me disait quelque chose, Monsieur Dopel... L'ancien locataire!
-Non, c'est l'ancien locataire.
-C'est la police. Pourquoi y à t-il ce nom sur le palier alors?
-Je ne l'ai pas encore changé.
-Pouvons-nous monter?
-Mais je vous en prie.
J'appuyais sur le bouton au même moment qu'une peur terrible s'emparait de moi, la police! Que me voulait-elle? Peut être était-elle venue pour ma voiture, sans doute déjà à la fourrière, mais en plus de voler ma voiture, ils n'hésiteront pas à m'amender par dessus le marché! Foutue autovie! Je sentais que je n'aurais pas due les faire entrer, et s'ils me prennent pour Jérémy Dopel? Ridicule, je ne ressemble pas à ce point à un mec, et pourtant, les flics ne sont pas des futés. Mais qu'est-ce qu'ils me veulent? Ils voulaient parler à Jérémy! Je tentais de me calmer pour les laisser entrer sereinement, un flic, c'est comme un chien, il sent si on à peur de lui, et ça lui donne envie d'attaquer. Ils frappent déjà à la porte! Ils avaient peur que je me veuille m'enfuir ou quoi?
-Monsieur Dopel?
-Non! Camille Ligier! Un long silence puis
-Pouvons-nous entrer Camille? Je me laissais aller à un soupir de contentement, ils avaient enfin compris!
-Bien-sur, je vous en prie! j'ouvris la porte et vis trois policier se jeter sur moi, de peur je décochais un marron dans la gueule du premier, mais le second esquiva le corps de son partenaire et me jeta une décharge avec son tazzer; appareil hors service, je me rappel tomber, puis tenter de me contrôler, en vain.
Et me voilà assis sur une table, un type devant moi, deux flics à côté. Le type :
-On à retrouvé votre portefeuille Monsieur.
-C'est pas trop tôt bordel! Une identité, ça s'use; comme je le dis toujours, si on ne change pas, on flétrit. Je me penchais pour attraper le portefeuille. Ah! C'était bon d'enfin voir sa tête. Une identité c'est bien plus qu'un petit (M) marqué sur une feuille, cette virilité, je la vis depuis plus de... cinquante ans, et je la vis comme personne! Seulement, pour nous reconnaître, il le faut bien, ce petit (M).
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