Un peu d'anthropologie.
Biologiquement, l'homme est appelé omnivore, quelle blague! Une tautologie absolument reconnue, en ceci aussi l'homme se rapproche du porc -il n'y a pas que le puritanisme. Définir l'homme comme un omnivore, c'est ni plus ni moins, que refuser de le regarder en face. Nous ne mangeons pas particulièrement de la viande, c'est vrais, pas non plus particulièrement des végétaux, certes. La viande pourrie nous est mortelle et la trop fraiche indigeste, alors que mangeons-nous? Nous étions omnivores fut un temps, mais ce temps appartient à la préhistoire. Aujourd'hui nous sommes servivores: nous mangeons des esclaves. Cela percute dans le crâne lorsque l'on s'en rend compte, et je m'en suis véritablement rendu compte aujourd'hui même. Nos fruits, nos viandes, nos légumes, nos herbes, sont toutes des esclaves. Nous appelons jardin, champs, et élevage, nos clos d'esclaves, sans doutes pour oublier sur quoi on repose. Nous mangeons des salades esclaves, des animaux esclaves, des extraits de plantes esclaves. En vérité le grand essor de l'homme ce n'est pas la ruse, ce n'est pas le génie, ce n'est pas non plus la discipline: c'est l'esclavage. L'homme élève sa nourriture en esclavage, elle est faite pour être mangée, consommée; et il en va de même pour l'homme et son semblable. L'homme, faute de pouvoir avoir des singes travailleurs, réduit à l'esclavage sont prochain, tout société est basée là dessus, après, que l'on traite bien la salade, la vache ou l'homme, c'est selon les meurs des maîtres. Mais soyons lucides, on refuse le terme esclavage parce que, justement, il est trop vrais, il est écrasant de vérité. Il n'y à jamais eu de contrat social hormis le marche ou crève, il n'y à jamais eu de société libre. Toute société se nourrie du pillage des esclaves, quels qu'ils soient, et le comble de l'esclavage, c'est de faire croire à l'esclave qu'il a le pouvoir, autrement dit, fonder une démocratie. Jamais l'histoire n'a connue une servitude aussi ironique! Les esclaves luttent pour la sécurité de leur maitres, le comique atteint des sommets. Goethe a écrit que « nul n'est plus désespérément esclave que celui qui croit être libre alors qu'il ne l'est pas. » quel visionnaire! Le désespoir est partout aujourd'hui, le désespoir comique d'un esclave qui à cherché sa liberté dans les caprices de son maitre! Comment ne pas remercier un tel maitre? Quel coup de génie! Mais non! Remercions les esclaves, car après tout, c'est eux qui ont eu cette idée pour leur maitre, n'est-ce pas, en fin de compte, l'esclave qui fait tout pour ne pas avoir à se révolter? Remercions-les alors, remercions-nous, car la prochaine révolution est encore loin, nous pourrons encore servir longtemps!
