L'essor des songes
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 La Fange - Math

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Le mechant

Le mechant


Messages : 241
Date d'inscription : 21/11/2010
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MessageSujet: La Fange - Math   La Fange - Math EmptyLun 16 Mai - 15:08

Son monocle était toujours là, à tournoyer dans sa main, il s'en servait pour cacher un profond désœuvrement. Il semblait ridicule mais ses conseils étaient sages:
-T'as aucune chance mon gaillard.
Sages, mais pas très enthousiasmant. Il était vieux, sans doute 45 ans, et pourtant il était moins couvert de boue que les autres. Je pensais que c'était due à une volonté intransigeante de resté digne. Digne, personne ne l'était dans un tel poulailler, mais qu'importe, il n'y avait pas de femmes et l'obscurité nous gardait de voir le désastre.
-P'tit nouveau? T'es là depuis combien de temps?
-Même pas une heure, j'ai demandé ou on était, ça m'a mené a toi.
-Ouais. Ça fait cinq ans pour moi, je suis un miraculé de la maladie tu vois!
Miraculé certes, mais son visage bariolé nous donnait l'impression du contraire ; cicatrices, cratères, paupières soudées à l'œil gauche, il faisait peine à voir, même dans le noir. Qu'est-ce qu'il me faisait penser à Karl Marx!
-Et pour sortir d'ici, c'est par ou?
-On veut détrôner le rois? Aucune chance je t'ai dit, mais c'est par là.
J'y allais donc, sous le regard moqueur de pas mal de monde. Je devais être comique pour une sombre raison, je me disais que je ne tarderai pas à la connaitre. Mes chaussures lâchaient quelques petits « chploch chploch » lorsque j'abordai un sol de terre sec. L'odeur de la fange m'avertissait que je marchais surement dans les excréments dilués de toute cette collectivité. En effet, le vieux disait vrais, à coté d'une tôle trouée par la rouille il y avait une porte dans le grillage, de la lumière entrait par là. Il fallait se mettre à quatre pattes, pour traverser ce couloir, très vite les grilles laissèrent place au tôles. Durant 20 mètres je marchais en compagnie de petits vers de terres qui abondaient autant dans le sol que sur ce toit pourri, fait de plaques d'un plastique qui ressemblait à du pétrole séché. Le couloir finissait par une pseudo porte, une simple tôle fixée en haut par du fil de fer, une chatière pour homme. Je la poussai et fut d'abord aveuglé par la lumière, il n'y avait plus de plafond et je pus m'étirer. Lentement des couleurs remplacèrent le blanc éclatant de l'éblouissement. Du pourpre, et de l'azur héraldique, il y avait aussi du bleu klein autour des grandes fenêtres ambre jaune; un sol châtaigne, fer et feu vif -Oui j'étais peintre avant. Les lustres étaient splendides, je ne savais pas si c'était bel et bien des lustres Strauss, mais j'aurais pu miser pas mal sur ce paris. Les rideaux satins avaient des embrasses impeccables. J'étais en bas d'un couloir incliné et, à 50 mètre de moi siégeait sur un trône un homme impeccablement froqué: une robe d'un rouge garance et d'un noir de jais, ouverte vers le col pour laisser entrevoir un magnifique pourpoint dans les teinte de vert; sa coiffe faisait tout. La forme n'était que celle d'un béret médiéval, mais si merveilleusement orné de plumes et de bijoux, que l'on ne pouvait plus penser qu'à une couronne. Bien sur, sa voix était parfaitement agencée avec cette immensité majestueuse.
-Soyez le bienvenu, Damien. Êtes-vous prêt?
-Comment je ne le serais pas? Je préfère me saigner plutôt que de rester encore une heure dans cette mélasse.
-Et comme je vous comprends.
-Allons y.
Il quitta son trône -je vous passe la description, et à reculons, le regard braqué sur moi alla poser son dos au mur du fond. Là, il me héla quelques temps, dévoilant un petit sourire narquois. Sans doute indirectement adressé à tout les gardes immobiles, flanqués tout les dix mètres de chaque côtés du couloir. Eux aussi étaient merveilleusement parés, dignes des russes.
-Allons-y! Lança t-il en se retournant face au mur.
« Un. » Je m'élançais à toute vitesse pour gagner un maximum de temps, j'étais certain que le premier essaie serait une démonstration plus qu'un mauvais coup.
« Deux » Ma hanche était douloureuse mais je ne l'écoutait pas, pas plus que d'entendre les « chploch chploch » que faisaient mes baskets sur les entrelacs magnifiques du grands tapis, mon corps était une flèche, il me fallait parcourir la plus grande distance possible.
« Trois! » Une dernière foulée puis il faudra que je m'arrête, un amorti impeccable pour finir plus figé que le garde à ma gauche... Ce que je fis.
« Soleil! » j'étais un bloc de pierre lorsqu'il se retourna.
-Très bien! Il me regardait encore, je n'étais plus qu'une impulsion figée, une puissance qui attend son détonateur, impassible et prête à exploser en morceau, comme un vrais samouraï.
Il se retourne: je bondis -non!
Il ne s'est pas retourné, c'était une feinte! Il n'a pas le droit!
-Perdu...
Les gardes se jettent sur moi, je me débat en l'injuriant correctement. Un coup sur le crâne, tout devient flou. On me traine dans de grandioses dédales, les couleurs sont magnifique, des femmes splendides et toutes en couleurs me regardent avec une curiosité non dissimulée -même dans mon état il aurait fallu être sot pour ne pas le voir. Puis une petite porte, donnant sur une pièce malodorante et ridiculement petite à comparé de ce luxe. Un trou au milieu de la pièce, on me jette dedans; la fange -retour au poulailler.
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