Le mechant
Messages : 241 Date d'inscription : 21/11/2010 Age : 37
| Sujet: Les Durchiis. Mer 15 Juin - 23:00 | |
| Margøt était déjà las de sa condition de pillard assassin, dans sa bande de malandrins. Un soir, alors qu'une caravane de marchands leur achetait une protection pour la nuit, Un vieillard nordique lui parla des terres noirs, de ses terres stériles et hantées que sont celles des infâmes Durchiis. Ses paroles, étaient certainement plus proches de l’emphase que de l'euphémisme... Et si euphémisme il y avait, c'était pour exprimer le pire, mais ses descriptions étaient tellement infâmes Qu'il semblait impossible pour Margøt que le vieux n'en raconte pas trop... S'il en disait moins que ce qui était, alors les Durchiis étaient des ennemis imbattables. Quelques souvenirs sont encore gravés dans l'esprit du maraudeur, les paroles du vieux reviennent parfois. Particulièrement ce récit qui pourrait sembler douteux, mais les yeux du vieillard ne mentaient pas. Aujourd'hui il avait vendu son âme à Tchar, dans le seul but d'oublier cette guerre, mais en vain. « C'était en Karond Kar qu'on était, les bateaux s'étaient échoués là au cause de cette foutu tempête. Je ne te laisse même pas imaginer les horreurs sans noms qui vivent dans les eaux de la mer glaciale, et ce n'est rien, parait-il, à comparé de la mer traitresse, qui est plus à l'ouest. Nous étions trois-cent au moins, et seul une poignée a vu le soleil se lever.
Il régnait un calme sinistre, on voyait les tours Durchii coincées dans la glace, la vue était absolument dégagée. Un des notres connaissait l'endroit. Il nous a dit qu'on pourrait faire des allées retours avec les deux navires encore intactes, histoire de rapatrier tout le monde au nord, la mer était extrêmement mince entre les terres Durchii et les nôtres à cet endroit. Nous dormions sur nos bateaux et à côté d'eux, la peur au ventre, plus de trente gardes toujours en patrouille, formant de grands cercles autour des navires et de la côte.
Mais nous nous réveillâmes tous en même temps, nos bateaux se mirent à flamber soudainement, les flammes n'étaient pas naturelles, il y avait des vent de magie qui hurlaient, comme lorsque la ruine du nord est enragée. Les cris firent saigner les tympans d'un bon tiers des nôtres, d'autre vomirent, et quelques uns mutèrent. Une bonne vingtaine des notre finirent incinérés dans les Kvalgirs, les autres sautèrent à l'eau.
Les sergents formèrent les lignes, nous étions tous à l'affut, mais personne n'était là. Alors, nos supérieurs, au bout d'une heure, permirent le repos, mais pas l'assoupissement ; ceux qui avaient sauté à l'eau grelotaient, mais leurs tremblements ne les différenciaient pas des autres, ils étaient juste transis en plus d'être terrifiés...
Alors une étrange malédiction nous plongea tous dans les ténèbres, nous fîmes des rêves de ripailles, de richesse, de viols et d'ivresse. Jusqu'au moment ou de grands coups de bottes nous réveillèrent, pour ceux qui eurent la chance de ne pas se réveiller par une blessure fatale... Ils étaient là, non pas au loin, mais sur nous ; de splendides femmes découpaient nos rangs en criant dans un art martial quasiment dansé. De terribles dragon à cinq têtes crachaient des vapeurs acides qui brulaient la chaire, il y avait des carreaux d’arbalètes qui fusaient de toute part, et en l'air d'abjectes femmes ailées nous plongeaient dessus pour nous jeter sur les rochers du rivages et se repaitre de nos corps fracassés.
J'émergeais à peine que je dus éviter qu'une beauté nue n'enfonce ses dagues dans mes flancs, je ne sais même pas comment j'ai paré le coup. Heureusement, un des miens m'a sauvé en frappant le crane de cette femme d'un coup de gourdin, il fut mort dans le seconde suivante car le coup, pourtant puissant n'avait pas tué cette démone. Le combat faisait rage partout, il n'y avait ni ligne, ni armée de réserve, ni retraite possible ; mon épaule fut déchirée par un des ces oiseaux de malheur alors que je tentais vainement d'aider les miens. C'est là que j'ai compris que ce n'était pas une bataille, c'était une boucherie. Alors j'ai fuit, comme un lâche, qu'y avait-il d'autre à faire ? mourir comme un chien ? Les servir en tant qu'esclave ? Ils donnent eux aussi leurs victimes à leur Dieux, et il parait qu'il vaut mieux être mort de leur mains que mis au fer.
Je me suis jeté dans la mer, comme un papillon se jette au feu, mais la fortune du nord me sourit car les miens avaient pu sauver une barque et me tendirent une pagaie. Nous usèrent notre dos et nos bras sans sentir l'épuisement ou la douleur ; éspérant que les monstres océaniques ne se régalent pas de nous. Le lendemain matin, le soleil levant dévoila la cote nord, nous étions chez nous ! six survivants d'une armée de trois cents hommes.
J'ai compris ce jours là pourquoi les nordiques n'attaque que très peu les Durchiis. » | |
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